Dienstag, 3. Februar 2009

Nouveaux: les services d'info et de conseil, fondations communautaires, réseaux de donateurs...


Par Etienne Dubuis*

Les philanthropes sont à la recherche de conseils pour mener leurs activités aussi efficacement que possible. La profession s'organise sur quatre secteurs.

Donner, oui, mais comment? Les candidats philanthropes buttent sur une difficulté majeure. S'ils possèdent de l'argent et la volonté d'en faire profiter autrui, ils n'ont généralement pas la moindre idée de l'action à mener. Qui aider? Comment? Pendant combien de temps? Les questions se bousculent , sans réponse.

Une récente étude du consultant londonien Scorpio auprès de 34 familles britanniques, allemandes et suisses disposant d'au moins 100 millions de dollars est éloquente à ce sujet: 90 pour cent d'entre elles souhaitaient bénéficier d'une expertise professionnelle avant de se lancer. «Ce n'est pas parce que j'ai gagné beaucoup d'argent que je sais bien le donner», reconnaît un participant. «Cela demande d'autres compétences.»

Où est la difficulté? «Donner, c'est choisir», explique Dominique Allard, directeur du Centre de philanthropie à la Fondation Roi Baudoin. Choisir le bon mode d'action avec les bons acteurs sur le bon terrain, de manière à obtenir un effet de levier, c'est-à-dire un résultat maximal avec sa mise de départ.

Ce qui suppose de connaître de nombreux projets sociaux, culturels ou environnementaux et, surtout, de maîtriser les mécanismes de l'entraide , leurs pièges comme leur potentiel.


Préciser les ambitions, chercher des partenaires potentiels

«Le monde social est passionnant mais complexe», souligne Etienne Eichenberger , cofondateur du bureau de conseil wise partnership, à Genève. «Après avoir aidé le donateur à préciser son ambition, nous lui proposons un portefeuille sur mesure d’organisations partenaires potentielles à la fois conformes à ses attentes et sérieux, puis élaborer en sa compagnie une stratégie d’engagement, afin de prévoir les étapes clés de la collaboration et anticiper les attentes mutuelles.»

Et ce n'est là qu'un début. Une bonne prise en charge d'un donateur passe par le suivi précis et régulier de son projet, puis se conclut par une sortie soigneusement préparée à l'avance, afin d'éviter qu'elle ne nuise au travail accompli.

Voilà pour l'aval, reste l'amont. Car il ne s'agit pas seulement de répondre aux besoins des bénéficiaires, mais aussi de défendre au mieux les intérêts des donateurs, ce qui n'est pas la même chose.

«L'accomplissement de cette tâche demande en fait de sérieuses qualifications dans trois domaines distincts, l'intérêt général, la gestion financière et le droit, le droit fiscal notamment», souligne Odile de Laurens, responsable de l'Observatoire de la Fondation de France.

Elle ajoute: «Or, les donateurs, souvent issus des milieux économiques , réunissent rarement l'ensemble de ces compétences. Et leurs notaires ou leurs banquiers habituels ne font généralement pas mieux. C'est un métier , un métier en soi, qui commence seulement à s'organiser en Europe.»


Quatre types de structures pour mécènes identifiés
Il reste à savoir quelles institutions sont à même de remplir ces mandats. Chargée par la Banque de Luxembourg de rédiger un rapport sur la philanthropie, FSG Social Impact Advisors, une organisation spécialisée dans le développement du mécénat, a identifié quatre types de structures: «les services d'information et de conseil», qui aident les mécènes à trouver des projets à leur convenance et les guident dans leur travail (cela va de médias spécialisés, comme «Entreprises & Mécénat» en France, à des bureaux d'assistance à la carte , tel wise partnership, en Suisse); «les fondations communautaires et autres intermédiaires de dons», qui abritent elles-mêmes différentes fondations et permettent le cas échéant la mise en commun de fonds de provenances variées (voir la Fondation de France et la Fondation Roi Baudouin); «les structures de professionnalisation et de développement du secteur non lucratif », chargés notamment de la formation des personnels du secteur (exemple en est le Master en mécénat de l'Université de Bologne); et «les réseaux de donateurs et forums de sensibilisation», qui facilitent le partage de connaissances entre donateurs accomplis et candidats donateurs (Common Purpose , au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suède, ainsi que UBS Philanthropy Forum , en Suisse).

Nouvelles sociétés, anciennes entreprises - à l'instar de certaines banques - se dotant de services spécialisés: le secteur se professionnalise désormais rapidement. A la satisfaction des philanthropes, qui disposent d'un encadrement toujours plus compétent. Et au profit attendu du secteur tout entier , le contentement des mécènes étant supposé favoriser leurs dons .

* L'auteur est journaliste au «Temps». Le journal suisse qui apparait à Genève se veut le quotidien de référence de la Suisse romande et francophone.



© saint-paul luxembourg Letzte Aktualisierung: 15-04-2008 15:53

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